A St-Gall, les bus «gazouillent» grâce au Milestone
par Ann-Katrin Gässlein

Depuis le 1er janvier, le système d’information et de navigation PAVIP Transport conçu par le bureau d’ingénieurs Bones SA est opérationnel à St-Gall. Pendant un an, des personnes testeront les annonces des numéros de bus, le nom des stations, les retards et la localisation acoustique de véhicules.

Une fois installé sur le Milestone 312, PAVIP Transport est relié au système du bus: dès qu’un bus part, le système en communique le numéro et la direction. «Après avoir émis un signal, PAVIP se connecte au dispositif placé dans tous les bus», explique Domenica Griesser, présidente de la section de la Suisse orientale de la FSA et assistante sociale auprès du «Sehberatung für Erwachsene» (service de consultation pour adultes) d’obvita, préposée au test PAVIP. L’utilisateur du PAVIP entend où trouver le bus à prendre. «C’est comme si l’on se rendait à un Blind Date», ajoute en riant Domenica Griesser. A l’aide de son Milestone, le passager peut enclencher un signal acoustique comparable à un gazouillis d’oiseau qui lui permet de localiser le véhicule. Sachant que le PAVIP d’un des voyageurs à bord est «connecté», le chauffeur peut lui ouvrir la porte, évitant au passager la recherche du bouton d’ouverture. A l’intérieur du véhicule, le passager peut consulter tous les arrêts et presser sur une touche pour indiquer au conducteur sa destination.

Imperfections techniques
Le Bureau fédéral de l’égalité pour les personnes handicapées (BFEH) avait alloué une contribution pour l’installation pilote en 2006 déjà. Le reste du projet est intégralement fi nancé par la FSA qui le chapeaute. Après avoir initialement choisi Berne comme ville pilote, ce sont fi nalement les transports St-Gallois ainsi que le service de consultation pour adultes d’obvita qui se sont laissé convaincre de devenir partenaires du projet. obvita a pour mission d’expliquer le fonctionnement à des personnes aveugles et malvoyantes et à leur remettre ces appareils.

Le PAVIP «Personal Assistant for Visually Impaired People» constitue une plateforme offrant aux personnes aveugles et malvoyantes une autonomie
et une mobilité accrues. Quant au Milestone, appareil qui héberge le logiciel, les personnes aveugles y recourent déjà avec succès pour actionner leur guide audio, écouter le kiosque électronique et identifi er leurs médicaments. Seul le module «Transport» connaît quelques diffi cultés. «Lorsque le PAVIP annonce l’arrivée du bus», explique Domenica Griesser, «il peut également s’agir de son départ.» Le brouhaha ambiant couvre souvent le gazouillis de l’appareil et certains véhicules, pourtant connectés au système, ne s’arrêtent pas à la station demandée. Au dire de plusieurs testeurs, le système est surtout utile aux personnes connaissant les lieux. Selon Kannarath Meystre, secrétaire général de la FSA, l’immense atout du PAVIP consiste à pouvoir être intégré dans le Milestone 312, très utlisisé par les personnes concernées. Sandra Menghini, responsable du service de consultation pour adultes d’obvita, le confi rme. «Les personnes qui sont nées à l’ère de l’informatique adoptent sans diffi culté le système PAVIP.» Par contre, d’autres personnes doivent d’abord se familiariser avec le Milestone. «La volonté et la faculté d’apprendre à utiliser une nouvelle technologie dépend énormément de l’âge de la personne. Certains utilisateurs préfèreront peut-être se renseigner auprès d’autres voyageurs. Ceci pourrait expliquer pourquoi les VBSG n’utilisent actuellement que 20 appareils sur les 120 achetés.»

Les smartphones, une concurrence?

Un iPhone ne serait-il pas, aujourd’hui déjà, une solution préférable? «De nos jours, très peu de personnes aveugles et malvoyantes utilisent un smartphone», constate Daniel Pulver, responsable des départements Marketing et communication et Défense des intérêts de la FSA. «Au sein de la typhlophilie, il convient d’explorer toutes les voies». Par rapport au PAVIP, les smartphones ont l’avantage indéniable de ne pas nécessiter des dispositifs coûteux. De plus, les horaires de toute la Suisse peuvent être consultés. Toutefois, seul le PAVIP est capable d’établir une communication directe avec le bus et de permettre de transmettre en temps réel des indications telles que changements de trajet à court terme ou des itinéraires spéciaux.

Quel avenir la FSA prédit-elle au PAVIP en Suisse? «Si le prototype fait ses preuves à St-Gall, nous chercherons à contacter d’autres entreprises de transports», déclare Daniel Pulver. Il s’agira aussi d’examiner le facteur coûts car si les futures installations reviendront probablement moins chères que le développement du projet initial, le PAVIP ne sera toutefois pas gratuit pour autant.