Sensibilisation des professionnels du domaine médico-social

Cette année encore, la journée de la surdicécité entend sensibiliser les futurs professionnels à la spécificité des soins, de l’adaptation et de la réadaptation des personnes en situation de surdicécité et de leurs besoins.

Un homme est assis sur un lit d’hôpital, tenant près de son visage un tableau de la main gauche. À sa gauche, un médecin lui montre quelque chose sur ce tableau, tandis qu’une infirmière se tient à sa droite.
La journée de la surdicécité est placée sous le signe de la formation des professionnels de la santé. / Photo: Shutterstock.com

Par Kathrin Schellenberg, rédactrice en chef tactuel

La vue et l’ouïe sont nos deux principaux sens pour la perception et la communication avec notre environnement. Quand l’ouïe et la vue sont toutes deux déficientes, les personnes concernées subissent de multiples contraintes. Il leur est par exemple difficile de s’orienter dans un environnement non familier, de communiquer et d’accéder à l’information. Toutefois, grâce à un soutien ciblé, elles peuvent vaincre ces obstacles et, ainsi, participer activement à la vie en société.

À l’occasion de la Journée internationale de la surdicécité du 27 juin, lors de sa deuxième édition depuis 2024, les organisations qui œuvrent en faveur des personnes atteintes de surdicécité s’engagent avec les futurs professionnels du domaine médico-social en Suisse pour l’inclusion des personnes concernées. Durant les semaines d’action de sensibilisation du 12 au 23 mai 2025, les étudiantes, les étudiants et le personnel d’écoles, d’institutions et de centres de formation du domaine médico-social ont reçu dans leurs restaurants, leurs cafétérias et leurs cantines, des lunettes en carton simulant un fort handicap visuel ainsi que des protections auditives. Ces accessoires leur ont permis d’expérimenter, sur une base volontaire, comment on mange quand on a une atteinte cumulée de la vue et de l’ouïe. Cette expérience a montré aux futurs professionnels les divers défis auxquels sont confrontées les personnes atteintes de surdicécité. Ils ont découvert combien ce double handicap sensoriel entrave la communication, entraîne un risque fréquent d’isolement social et constitue une véritable gageure pour les personnes concernées qui veulent mener une vie autodéterminée.

De nombreuses institutions de formation ont participé à cette action de sensibilisation, notamment : la Haute école de travail social et de la santé à Lausanne, l’Institut et Haute École de la Santé La Source à Lausanne, l’Université de Genève, la haute école spécialisée de pédagogie sociale de Lucerne, l’école professionnelle de santé-social de Brugg, la Haute école spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse à Olten, la Haute école de Lucerne (Travail social), l’Université de Berne et le Centre de formation dans le domaine de la santé à Winterthour. De plus, les spécialistes des organisations œuvrant en faveur des personnes atteintes de surdicécité sont intervenus auprès d’étudiantes et étudiants dans le cadre de leur enseignement régulier au sein de diverses institutions de formation médico-sociale. Lien pour plus d’informations : www.journee-surdicecite.ch


Echanges entre l’UCBA et le RFDSL

Depuis 2018, l’UCBA est membre du Réseau francophone en déficience sensorielle et du langage (RFDSL), renforçant ainsi les relations internationales dans le domaine du soutien des personnes en situation de déficience sensorielle et de trouble du langage. Du 5 au 7 février 2025, une vingtaine de spécialistes du Réseau se sont rencontrés dans les locaux de l’UCBA, à Lausanne. Le voyage d’études annuel du RFDSL, qui privilégie les échanges d’expériences, a été organisé pour la première fois cette année par l’UCBA.
Pierre-Alain Uberti, directeur général de l’UCBA, a donné un aperçu exhaustif du travail de l’UCBA, de la politique suisse en faveur des personnes en situation de handicap ainsi que du financement et des tâches de l’organisation faîtière. Muriel Blommaert, directrice du service spécialisé en surdicécité, a exposé les prestations spécifiques de l’UCBA pour les personnes atteintes de ce double handicap sensoriel. À l’aide d’exemples concrets, Vivianne Visschers, responsable de la recherche, a présenté les projets de recherche en cours à l’UCBA. Stephan Mörker, directeur du service spécialisé des moyens auxiliaires, a expliqué le concept de base du design universel « Design for All », qui englobe notamment des appareils ménagers accessibles. En novembre 2025, un exposé sera probablement consacré à ce sujet lors d’un congrès réunissant à Strasbourg les réseaux européens de la déficience visuelle et auditive. Par ailleurs, l’Association pour le Bien des Aveugles et malvoyants (ABA), de Genève, a présenté son travail. Outre ces exposés, les participantes et participants aux échanges ont également rendu visite à deux organisations susceptibles de devenir des partenaires du réseau, à savoir le Centre pédagogique pour élèves handicapés de la vue (CPHV) à Lausanne et le Centre des Marmettes à Monthey.
L’appartenance au RFDSL permet à l’UCBA d’approfondir ses contacts avec des organisations de pays francophones et de connaître différents concepts de soutien. L’approche du soutien des personnes en situation de déficience sensorielle et de trouble du langage variant considérablement dans les divers pays du monde, il est essentiel de promouvoir de tels échanges. Ce dialogue international favorise l’inclusion et la coopération, d’où une amélioration du soutien des personnes concernées.