Chères lectrices, chers lecteurs,

En ces temps actuels incertains, pouvoir aller au bureau sans prendre les transports publics et respecter une distance sociale de deux mètres avec les collègues, voilà qui nous demande à toutes et tous de nombreux efforts. Pour les personnes en situation de handicap visuel, cette situation est encore plus compliquée. Et il faudrait en plus qu’elles évitent aussi de toucher les portes et autres objets du bureau. Voilà un contexte qui met à rude épreuve l’intégration professionnelle des personnes malvoyantes et aveugles…

Fort heureusement, la situation n’a pas toujours été ainsi et, espérons-le, la normalité reviendra peu à peu dans la vie professionnelle de tout un chacun. Avant que la crise du coronavirus n’apparaisse, la rédaction de tactuel avait décidé de consacrer le présent numéro à l’intégration professionnelle des personnes en situation de handicap visuel. En effet, cela fait maintenant cinq ans que l’étude SAMS « Handicap visuel et marché du travail » a paru, l’occasion idéale pour tactuel de faire le point sur le sujet. L’étude SAMS avait mis en lumière onze recommandations sur la manière d’améliorer l’intégration professionnelle des personnes concernées. Dans cette édition, nous revenons sur les changements survenus ces cinq dernières années dans le domaine et sur les recommandations qui ont pu être mises en pratique.

Beaucoup de choses ont évolué! C’est ce que nous racontent sept professionnels suisses après un tour d’horizon de la situation par Stefan Spring, responsable de l’étude SAMS. La parole est donnée ensuite à deux personnes concernées qui expliquent comment elles ont réussi à trouver un travail et à le conserver. Pour conclure le chapitre de l’intégration professionnelle, nous irons du côté de l’Allemagne pour découvrir un projet de recherche de l’Université de Marbourg qui examine si la formation continue publique est accessible aux personnes malvoyantes et aveugles.  

Dans la rubrique Plateforme, nous parlerons cette fois design et tourisme. Comment les personnes aveugles perçoivent la beauté des objets? C’est ce qu’une étudiante en design s’est demandée en se rendant au restaurant Blindekuh de Bâle. Elle a d’ailleurs consacré son travail de bachelor à ce sujet en concevant des verres à cocktail avec des personnes aveugles. Enfin, Carol Muggli nous parlera du projet « La Suisse sans obstacles » qui doit améliorer l’accessibilité de l’offre touristique.

Ce numéro ne présentera malheureusement pas d’événements culturels, raison pour laquelle la pagination est un peu différente cette fois. Nous espérons que vous aurez tout de même beaucoup de plaisir à lire ce tactuel.

Portez-vous bien et bel été!

Carol Lagrange, rédactrice édition francophone