Carol Lagrange
Carol Lagrange, rédactrice tactuel / Photo: Valdemar Verissimo

Chère lectrice, cher lecteur,

L’innovation technologique peut parfois constituer un jalon sur la voie de l’inclusion des personnes en situation de déficience visuelle. En effet, n’estce pas elle qui contribue à éliminer les barrières inhérentes au handicap et à accroître l’autonomie des personnes concernées ? Dans cette édition, nous pénétrons dans le vaste champ des inventions qui leur sont dédiées.

Le smartphone, par exemple, avec son écran tactile multisensoriel qui affiche à la fois des informations visuelles, auditives et tactiles, est une prouesse technique dont les personnes en situation de déficience visuelle ne pourraient plus guère se passer. Le smartphone serait-il en train de devenir la canne blanche du XXIe siècle ? C’est peu probable. Pour se déplacer dans la rue, les personnes atteintes d’un handicap visuel auront sûrement toujours besoin d’une canne blanche. Il n’en est pas moins vrai que les innovations technologiques de ces dernières années facilitent grandement le quotidien des personnes concernées. Il vous suffira de lire le premier Point fort de ce numéro pour en apprendre davantage.
En se penchant quelque peu sur le thème de l’innovation, on se rend très vite compte à quel point les petites et grandes initiatives qui visent à simplifier la vie des personnes en situation de handicap sont nombreuses en Suisse. Tous les trois ans, l’UCBA décerne le Prix de la Canne blanche afin de distinguer des projets innovants en faveur des personnes aveugles, malvoyantes et sourdaveugles de Suisse. Mais d’où ces innovations proviennent- elles ? Pour en avoir le coeur net, tactuel a demandé à la Fondation Asile des aveugles comment elle gère l’innovation.
De plus nous vous présentons trois des projets proposés pour le Prix de la Canne blanche, dont « Head2Screen », qui soutient les personnes malvoyantes travaillant à l’écran. Les loupes serretête devraient être reléguées aux oubliettes. L’intelligence artificielle permet d’agrandir le champ visuel à l’écran. Le troisième Point fort de ce numéro explique comment cela fonctionne.
Dans un entretien pour la rubrique Plateforme, Matthias Kuert donne des précisions sur l’initiative pour l’inclusion, lancée tout récemment, et sur ce qu’elle apportera aux personnes en situation de déficience visuelle en cas d’acceptation. Vous trouverez d’ailleurs en annexe une feuille de signature. Merci de nous aider à obtenir les 100‘000 signatures nécessaires à l’aboutissement de l’initiative. Enfin, nous présentons les résultats de l’étude REVISA, qui a examiné la prise en charge des enfants sourdaveugles, malvoyants et aveugles dans l’ensemble de la Suisse et analysé les conditions structurelles nécessaires à l’identification du besoin de soutien, à sa planification, ainsi qu’à l’évaluation des mesures dans les cantons suisses.

Je vous souhaite une lecture passionnante et enrichissante, ainsi qu’un très bel été.

Carol Lagrange, rédactrice tactuel