Une nouvelle technologie prometteuse

Comment comprendre une émission de télévision quand on est malvoyant et malentendant ? C’est la question que peuvent se poser les 200’000 personnes âgées malentendantes-malvoyantes en Suisse (Spring, 2011). Une solution qui est mieux connue dans le domaine de la surdité et de la malentendance, c’est l’utilisation du sous-titrage.

Par Nicolas Baertschi

Bien sûr, il est possible de rendre cette activité plus facile, par exemple en adaptant la distance du poste de télévision, l’image projetée sur la télévision (luminosité, etc.), l’éclairage ambiant ou encore, la télécommande. Toutefois, ce n’est pas toujours suffisant pour les personnes qui souffrent de ce double handicap.

Selon le sondage réalisé auprès de dix clients de l’UCBA (Baertschi, 2016), il est actuellement difficile pour les personnes malentendantes-malvoyantes de suivre une émission en lisant les sous-titres. La première cause est le rythme trop élevé d’apparition et de disparition des sous-titres. Une petite moitié de l’échantillon trouve que les sous-titres sont trop petits. Sur la majorité des télévisions actuelles, les sous-titres affichés présentent un grossissement de 10 à 12,5 fois par rapport à la taille du journal (1 fois). A 50 centimètres de l’écran, les personnes qui ont un besoin de grossissement plus élevé que 5 à 6,3 fois ne peuvent pas lire les sous-titres. C’est pourquoi des sous-titres plus grands permettraient à des personnes ayant un besoin de grossissement plus élevé que 6,3 fois de profiter du sous-titrage.

Technologies de sous-titrage

Nous avons en Suisse trois technologies de sous-titres. Elles ont leurs conséquences sur le plan esthétique du sous-titre. La première est le sous-titrage télétexte utilisé par la Radio Télévision Suisse (RTS). Elle affiche des sous-titres bien contrastés, généralement appréciés des personnes malvoyantes. La deuxième technologie est le sous-titrage numérique. Les contrastes actuellement proposés sont moins bons que le sous-titrage télétexte. Ce type de sous-titres est généralement moins lisible pour les personnes concernées. La troisième technologie est apparue depuis peu. Son acronyme est « HbbTV ».

HbbTV : une nouvelle technologie

L’image montre un homme à la télévision. Au bas de l’écran, des sous-titres en français ont été insérés.L’image est identique, mais les sous-titres ont été agrandis.Cette nouvelle technologie est appelée Hybrid broadcast broadband TV (HbbTV). Dans un futur proche, elle devrait permettre d’adapter l’aspect des sous-titres sur les chaînes suisses. Grâce à la HbbTV, les paramètres des sous-titres qui pourraient théoriquement être modifiés seraient la taille, l’emplacement, la couleur (lettre et fond), la police, l’espacement, la position du sous-titre, la taille de l’image, etc. La configuration se ferait dans les menus en utilisant la télécommande.

Attentes à court terme

Il n’est actuellement pas possible de ralentir le rythme d’apparition et de disparition des sous-titres. Toutefois, il y aurait des possibilités techniques pour le faire (Linder, 2016). Malgré l’accès en Suisse à la HbbTV, il n’est actuellement pas non plus possible d’adapter individuellement l’aspect des sous-titres. Les négociations entre les associations représentantes des personnes avec handicap sensoriel, la RTS ainsi que SwissTXT sont en cours. Espérons que le résultat des négociations permettra de proposer aux personnes malentendantes-malvoyantes des possibilités d’adaptations pour rendre les sous-titres accessibles à tous.

Le document basé sur le travail de diplôme « La lecture des sous-titres à la télévision en Suisse pour les personnes malvoyantes et malentendantes », Nicolas Baertschi, est disponible soit à la bibliothèque spécialisée de l’UCBA, soit en format électronique en faisant la demande par email à baertschi@ucba.ch.