À l’occasion de la journée internationale de la surdicécité le 27 juin, l’UCBA a sensibilisé le public à la problématique, à Lausanne et à Saint-Gall.

Par Carol Lagrange

Voir et entendre sont pour la plupart des gens une évidence. Ce l’est moins pour plus de 10 000 personnes sourdaveugles qui vivent en Suisse. La surdicécité n’est pas un cumul de deux handicaps, mais bien un handicap spécifique. Une personne malvoyante ou aveugle peut compenser sa baisse ou perte de vue par l’ouïe. Il en va de même pour une personne malentendante ou sourde qui peut s’orienter visuellement. Or pour une personne sourdaveugle, la compensation par l’un de ces deux sens n’est plus possible. Cela rend le quotidien de ces personnes particulièrement difficile lorsqu’il s’agit de communiquer avec autrui, s’orienter, se déplacer, s’intégrer et s’informer. Des obstacles qui ont été abordés lors de la journée de la surdicécité, organisée pour la première fois par l’UCBA à Lausanne et à St-Gall. A Lausanne, la journée a été ponctuée de différents événements. Les passants ont pu découvrir les obstacles d’une surdicécité au quotidien en mettant des lunettes simulant une malvoyance forte ou des bandeaux et des casques audio. Equipées de cannes blanches, environ 70 personnes se sont essayées à marcher sur la place, privées de leurs deux sens, avec un guide. A l’occasion de cette journée, Cindy Villemin de la compagnie Linga a également créé une chorégraphie spécifique sur le thème. Les trois interprètes de cette chorégraphie, Cindy Villemin, Ai Koyama et Aude-Marie Bouchard, ont exposé à cinq reprises par la danse et le mouvement ce que sont la surdicécité et ses enjeux. Elles ont déroulé au fur et à mesure de la chorégraphie un fil bleu que la danseuse interprétant la personne sourdaveugle a suivi ou évité avec l’aide des deux autres interprètes. Au stand d’information, des spécialistes, des personnes concernées et des bénévoles de l’UCBA ont pu discuter avec les passants et les sensibiliser au double handicap sensoriel. Certains ont même utilisé leur sens du goût pour deviner à quels parfums les sucres de raisin distribués leur faisaient penser. Jean-Marc Richard, parrain romand de l’événement, a animé la journée et a salué la solidarité engagée par cette action. Ce même jour a également été lancé le site Internet www.surdicécité.ch sur lequel des informations détaillées sur le sujet sont disponibles.