Chères lectrices, chers lecteurs,

Quelques claquements de langue suffisent pour trouver son chemin et savoir par exemple où se trouve la porte d’entrée d’un immeuble inconnu ? Un smartphone, l’ouverture d’une application et on sait où l’on doit se rendre ? Une canne blanche et l’on se déplace en contournant les obstacles ? Est-ce que cette multiplicité de stratégies d’orientation et mobilité facilite aujourd’hui le quotidien des personnes aveugles et malvoyantes ?

La rédaction de tactuel a voulu s’interroger justement sur ces différentes stratégies et sur les défis actuels de l’orientation et de la mobilité. Comme le dit Karen Finke, directrice et responsable basse vision à l’IRIS (Institut pour la réadaptation et l’intégration des personnes aveugles et malvoyantes à Hambourg) dans le premier article de notre rubrique Point fort, l’enjeu principal dans ce domaine est que « les personnes concernées puissent se déplacer seules, en toute sécurité, dans un environnement connu ou non, dans des lieux calmes ou animés, de jour, en plein soleil, comme de nuit et que nous autres, spécialistes en O+M, sachions comment les aider dans cet apprentissage et dans quelles conditions ». Madame Finke nous livre ici une vue d’ensemble des thèmes actuels en orientation et mobilité.

Dans le deuxième article de la rubrique, nous nous penchons plus précisément sur la technique de l’écholocalisation et son apprentissage. Puis nous passons à la technologie, aux systèmes de navigation et applications avec un article de l’Ecole de la pomme qui explique comment ces outils accompagnent les personnes aveugles et malvoyantes dans leurs déplacements. La rubrique se clôture par le témoignage de deux femmes qui expliquent leurs défis respectifs en matière de déplacements.

En annexe de la présente édition, nous vous faisons parvenir la publication spécialisée «Cécité, malvoyance et surdicécité: évolution en Suisse» que l’UCBA a actualisée en fonction des dernières études disponibles. Stefan Spring explique d’ailleurs dans la rubrique Plateforme les principaux résultats de la publication. 377 000, tel est le nombre de personnes concernées que l’on recense aujourd’hui : un chiffre significativement en hausse !

Ne manquez pas non plus notre appel à projets pour le Prix de la Canne blanche que l’UCBA va décerner cet automne pour la 8ème fois. Ce prix récompense des projets innovants en faveur des personnes malvoyantes, aveugles et sourdaveugles de Suisse. Vous trouverez toutes les informations nécessaires à l’envoi de projets aux pages 32 et 33. Aussi bien des organisations que des particuliers peuvent soumettre des propositions jusqu’au 23 mars.

Je vous souhaite une excellente lecture de ce premier numéro de l’année.

Carol Lagrange, rédactrice édition francophone