La première formation certifi ante de l’UCBA s’est terminée avec succès

par Stefan Müller

La réadaptation en Basse Vision consiste à entraîner les personnes fortement malvoyantes à utiliser (à nouveau) de façon optimale le potentiel visuel disponible. En novembre la première édition romande de cette formation certifi ante UCBA s’est achevée. Corinne Lörcher et Mäde Müller font partie de la première volée alémanique.

Pour quelle raison vous êtes-vous inscrites à cette formation?

  • Corinne Lörcher (CL): Après avoir exercé ma profession d’ergothérapeute huit années durant, j’ai eu envie d’acquérir de nouvelles connaissances. Aussi, je me suis présentée à un poste dans le domaine de la typhlophilie. Un prérequis pour obtenir ce poste consistait précisément à être disposée à suivre, en cours d’emploi, cette formation.
  • Mäde Müller (MM): Une fois engagé par la Consultation pour personnes sourdaveugles, l’on est tenu de suivre la formation certifi ante de l’UCBA pour les «Spécialistes en réadaptation de personnes malvoyantes et aveugles» dans la spécialisation que requiert sa fonction.

Qu’est-ce qui vous a le plus intéressées dans cette formation?

  • MM: De pouvoir utiliser les connaissances en Basse Vision auprès des personnes atteintes de surdicécité. L’on procède différemment lorsque l’on évalue la vision d’une personne malentendante ou sourde. Dans ce cas, impossible de tout faire simultanément. Il s’agit soit de communiquer, soit d’évaluer. Les résultats d’une évaluation de la vision et l’utilisation pertinente de ces résultats – choix du contraste, de la luminosité et de la distance – permettent encore d’améliorer la communication.
  • CL: En tant qu’ergothérapeute, il est important pour moi de pouvoir considérer la personne dans sa globalité. Etant donné que c’est aussi la manière de voir que préconise la formation, son approche m’a particulièrement convenu.

Dans la formation, quels éléments ne vous serviront que peu dans la pratique et lesquels vous ont déplu?

  • CL: Le fait que la formation débute par les modules du tronc commun représente un inconvénient. J’aurais souhaité que la Basse Vision figure d’emblée parmi les thèmes prépondérants. En effet, j’avais déjà travaillé certains des sujets traités dans les modules de base lors de ma formation initiale d’ergothérapeute. En revanche, dès mon entrée en fonction, certaines connaissances de Basse Vision m’auraient déjà été fort utiles. D’autres participants se sont aussi exprimés dans ce sens.
  • MM: Au départ, les innombrables chiffres et formules m’ont donné du fi l à retordre. Fort heureusement, l’enseignement s’est révélé très axé sur la pratique, faisant appel à des méthodes didactiques variées, avec juste ce qu’il fallait d’humour, pour ma plus grande joie.

Où et comment appliquerez-vous concrètement les connaissances acquises?

  • MM: A la consultation pour personnes sourdaveugles, je souhaite avant tout mettre à profit mes nouvelles connaissances pour optimiser la communication, un défi de taille dans le domaine de la surdicécité. Dès que nos clients sont à même d’utiliser sciemment le potentiel auditif et visuel dont ils disposent, ils améliorent ainsi leur aptitude à communiquer. Cette constatation concerne autant la communication de près (signes, lecture labiale, mimiques ou écriture) que de loin (sms, fax, e-mail ou vidéophone).
  • CL: Les personnes handicapées de la vue s’entendent souvent dire que d’un point de vue médical, aucune amélioration n’est possible.Aujourd’hui, je peux démontrer à beaucoup d’entre elles que grâce à des moyens auxiliaires appropriés, elles peuvent conserver, voire acquérir une certaine autonomie, une certaine qualité de vie.

A votre avis, quels sont les défi s majeurs dans la réadaptation en Basse Vision?

  • MM: Pour moi, le plus grand défi , dans le réseau que constitue la réadaptation spécialisée pour les personnes atteintes de surdicécité dans son ensemble, consiste à toujours rester à la pointe du progrès. Avec les sms, un immense pas a été franchi pour les personnes sourdes et fortement malentendantes dans la communication de loin.
  • CL: Nos clients avancent en âge, leur vue diminue et des formes de démence apparaissent. Ces phénomènes, qui compliquent la communication, ne sont pas sans conséquence pour la réadaptation en Basse Vision. A ce stade, le défi consiste à sensibiliser les proches à cette problématique, ainsi qu’à donner confi ance aux personnes concernées et à les encourager à entreprendre une réadaptation. Mon credo: miser sur les ressources personnelles, stimuler la motivation, la formation et l’utilisation au quotidien des compétences acquises.

Pour plus d’informations: www.szblind.ch/fr/nos-prestations/formation-continue.html